lundi 3 novembre 2008

« Le gouvernement n'imposera pas le 105 km si les autres provinces canadiennes ne le font pas. » Tony Tomassini

Monsieur Tomassini est l'Adjoint Parlementaire au Premier Ministre Jean Charest et c'est ce qu'il a affimé devant la Commission permanente du transport et de l'environnement à votre humble serviteur, qui représentait alors l'OOIDA et l'APRAC, le 30 novembre 2007. Moins de onze mois àprès cette affirmation, qui est sous archive sur le site de l'Assemblée Nationale, voici ce que je recevais mercredi dernier:

Arrêté de la ministre des Transports

Code de la sécurité routière

(L.R.Q., c. C-24.2, a. 519.15.3 ; 2007, c. 40, a. 66)

CONCERNANT les véhicules lourds dont le limiteur de vitesse doit être activé et réglé à une vitesse maximale de 105 km/h

LA MINISTRE DES TRANSPORTS,

VU le premier alinéa de l’article 519.15.3 du Code de la sécurité routière (L.R.Q., c. C-24.2), suivant lequel un exploitant ne peut laisser conduire un véhicule lourd à moins que le limiteur de vitesse dont a été muni ce véhicule ne soit activé et réglé à une vitesse maximale de 105 km/h et qu’il ne soit en bon état de fonctionnement ;

VU le deuxième alinéa de cet article qui prévoit que celui-ci ne s’applique qu’aux véhicules lourds déterminés par arrêté de la ministre des Transports publié à la Gazette officielle du Québec ;

CONSIDÉRANT QU’il y a lieu de déterminer les véhicules lourds auxquels s’applique l’article 519.15.3 du Code de la sécurité routière ;

ARRÊTE CE QUI SUIT :

1. Les véhicules lourds dont le limiteur de vitesse doit être activé et réglé à une vitesse maximale de 105 km/h sont les véhicules routiers assemblés après le 31 décembre 1994 et d’un poids nominal brut d’au moins 11 794 kg, à l’exception des véhicules d’urgence, des véhicules-outils, des autobus, des remorques, des semiremorques, des essieux amovibles et des véhicules utilisés à des fins personnelles. Le « poids nominal brut » désigne la valeur spécifiée par le fabricant comme poids d’un seul véhicule en charge sous l’appellation « poids nominal brut du véhicule », «PNBV», « gross vehicle weight rating » ou «GVWR».

2. Le présent arrêté entre en vigueur le 1er janvier 2009.

La ministre des Transports,

JULIE BOULET


Avec des rumeurs d’élections de plus en plus grandes, Madame la Ministre nous laissera le souvenir qu’elle aura été la Ministre du Transport au Québec qui aura placé le plus gros bâton dans les roues de voituriers indépendants. Alors qu’une multitude d’experts en transport s’entendent pour dire que les déplacements les plus sécuritaires sur les routes sont quand touts les véhicules roulent à une vitesse égale, et que même Transport Canada n’a pas trouvé d’avantages important à cette mesure, pourquoi nous avoir dis, en commission parlementaire, des paroles vides.


Le Ministre du Transport de l’Ontario, Jim Bradley, a aussitôt emboîté le pas pour la mise en application au 1er Janvier 2009 de sa loi. Pourquoi la Ministre du Transport n’a pas tenu parole en devenant la première province du Canada à imposer la date du 1er janvier 2009 pour la mise en application de la mise en fonction obligatoire du limiteur de vitesse à 105Km/h.


Ces politiciens qui ne réalisent pas que la majorité de vous routiers n’êtes pas rémunéré à un salaire horaire mais à un salaire qui dépend de la distance que vous parcourrez. Ces politiciens qui, preuve à l’appui, se sont fait expliquer que des propriétaires indépendants pourraient avoir des pertes de revenus de plus de $40,000.00 annuellement si une telle mesure était adoptée. Ces politiciens qui vont vous couper de votre vie familiale, de votre temps d’arrêt entre 2 voyages afin de compenser la perte de revenus, de votre temps d’arrêt pour faire de l’entretien préventif et assurer que votre véhicule est sécuritaire sur les routes d’Amérique, tout cela parce que quelqu’un, quelque part les a convaincu que sur nos routes du Québec et de l’Ontario la vitesse permise est de 100Km/h et que 105 c’est au dessus de la limite. Ces politiciens qui ne considèrent pas que vous devrez vous déplacer dans plus de 60 juridictions différentes avec des limites de vitesse égales ou supérieures, à ce que votre camion sera limité, dans plus de 50% des cas. Ces politiciens qui ne savent pas réellement ce que le coût d’assurance pour un véhicule lourd représente pour un entrepreneur indépendant après des réclamations.


Avec des élections qui sont peut-être à nos portes, je ne peux vous dire pour qui voter mais je sais pour qui je ne voterai pas.


La transcription de la Commission se trouve au lien suivant:

http://www.assnat.qc.ca/fra/38Legislature1/DEBATS/journal/cte/071130.htm#_Toc188679398

2 commentaires:

Grand Manitou a dit...

Je suis contre l'idée de limiter par une loi la vitesse d'un véhicule.

Mais je crois que l'argument qu'un voiturier ne pourra plus rouler de façon rentable si il doit respecter les limites de vitesse est le pire que l'on puisse avancer.

C'est en fait l'illustration directe du problème de rémunération du monde du transport qui, je crois, n'a pas vraiment évoluée depuis bien des années. Mais c'est une autre histoire...

Je trouve ça bien drôle moi aussi que les camions seront limités à une vitesse illégale au Québec! C'est comme de nous encourager à être illégal. Après, j'imagine que nous pourrons "logger" treize heures et demi...

Coffee Monster a dit...

L'argument de perte de revenu est réel tout en respectant les limites de vitesses. Jamais les Associations tel que l'OOIDA ou l'APRAC n'a encouragé la vitesse mais au contraire le respect des limites indiquées. C'est dans le cas de transport trans-continental ou dans des états où les limites sont supérieures à 105Km/h. Cependant avec les prix de carburant, plusieurs si ce n'est pas la grande majorité des voituriers ont déjà un limiteur de vitesse dans le pied droit.
Jean Catudal