mercredi 14 mars 2007

Ma vision des salaires et des revenus pour les chauffeurs et voituriers contractants


Si le projet de loi 115 en Ontario passe la troisième lecture et que d’ici deux ans les propositions de règlement du FMCSA entrent en vigueur pour les enregistreurs de bord, c’est tout le système de paie des routiers professionnels qui devra être passer au peigne fin. J’ai toujours eu pour ligne de pensée que pour un même trajet, une paie égale devrait être versé. Quand un employeur pour qui je travaillais à passer du « hub » au « PC Miler », j’ai approuvé car si un chauffeur qui fait un détour sans raison valable, celui qui a pris le meilleur chemin ne mérite pas un revenu moindre. Cependant, avec tout ce que les associations des transporteurs demandent, j’ai changé ma vision de la chose. Mes expériences de vie et de travail aussi ont fait que ma pensée est quelque peu différente.

Si je reprends les propos de M. Claude Robert, dans son allocution d’acceptation au poste de président de l’Alliance Canadienne du Camionnage, « Il est grand temps que l’industrie prenne sérieusement les règles des heures de service » et dans la même déclaration, M. Robert ajoutait, en parlant des registres des heures en papier qu’ils sont désuets, une farce et sans contrôle. Oui les enregistreurs de bord donneraient une arme de plus aux entreprises, afin de justifier un revenu supplémentaire envers leurs clients qui retiennent inutilement au quai les équipements des compagnies.

Vous savez tous la vieille blague entre nous : « Nous sommes le seul corps professionnel qui risque une amende lorsque nous voulons ou avons besoin de faire du surtemps ». Ma réflexion ne s’arrête pas là, du moins ma nouvelle réflexion avec la venu possible des enregistreurs de bord et la mise en fonction obligatoire du limiteur de vitesse.

Je ne pense pas détenir la réponse mais, en appliquant un peu de logique, je vous fais part de mes questionnements et de mes vues.

Quelle est la partie la plus facile de notre travail.

Par une belle journée, circuler dans les limites de vitesse prescrite sur une belle autoroute. C’est à ce moment que nous encaissons le maximum possible de revenu. Si vous roulez à 65mph, multipliez votre revenu au mile et vous aurez votre salaire de l’heure.

Quelle est la partie la plus laborieuse de notre travail?

Si nous devons circuler dans une région urbaine dans une heure de pointe qui ne semble pas se terminer, dans des conditions météorologique difficiles, en attende au quai de chargement ou de déchargement, aux postes frontaliers pour ceux qui font de l’international.

Est-il normal que pour les moments où nous devons travailler le plus, nous touchions un revenu diminué?

Faites le calcul. Si vous traversez des régions tel que Toronto, Chicago et que pour effectuer une distance de 65 miles, vous mettez deux heures trente, ce qui vous fais une vitesse moyenne de 26mph. Votre revenu est alors deux fois et demie moindre dans des conditions de travail plus exigeantes.

Je ne veux pas faire de syndicalisme. Je reste un libre penseur et un individu qui aime sa liberté de choix dans le domaine qu’il a choisit. De plus en plus, les demandes nouvelles de réglementation dans notre industrie me pousse vers ces réflexions que je vous partage.

Et ensuite, des administrateurs de personnel se demandent pourquoi il y a autant de roulement de chauffeurs dans l’industrie. Sous peine de me répéter, je ne détiens pas toutes les réponses mais, si un individu vient dans notre industrie suite à un recyclage, un changement de carrière ou toute autre raison, cette personne, qui peut avoir travaillé pendant plusieurs années à un taux horaire fixe selon les normes du travail ou une convention collective, en vient vite à la conclusion que nous sommes exploités au plus haut niveau décent.

J’ai appris depuis longtemps que pour le beau travail que je fais comme routier, je ne dois pas regarder le fruit de mon labeur de la sorte. Je dois plutôt le regarder dans son ensemble en additionnant mes revenus dans leur totalité et je me considère chanceux de faire un salaire plus que moyen. Si je considère les avantages, tel que, je peux voir du pays, ne pas avoir un boss qui regarde par-dessus mon épaule tout le temps afin de s’assurer que je fais mes tâches et que je ne perds pas mon temps. Nous sommes rémunérés à forfait. Le principal objectif qui nous est demandé reste que le chargement se rende là où il doit être dans le temps requis et de façon sécuritaire.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Great work.